Si ce n’était qu’une rumeur avant, cela se confirme de plus en plus. La monnaie unique de l’Afrique de l’Ouest serait opérationnelle d’ici peu. Baptisée « ECO », cette monnaie dont quelques pays africains, membres de Cédéao, cette communauté économique qui compte 15 États africains, sera celle utilisée dans la vie courante.

La monnaie unique de l’Afrique de l’Ouest, en quoi consiste-t-elle ?

Ce projet consiste à créer une monnaie unique qui sera celle dont feront usage les États membres de Cédéao composé de 15 pays de l’Afrique de l’Ouest. Les habitants du Burkina Faso, du Bénin, de Guinée-Bissau, de Guinée, du Cap-Vert, de Côte d’Ivoire, de Ghana, de Gambie, du Mali, de Libéria, du Sénégal, de Sierra-Leone, de Togo, du Niger et essentiellement du Nigéria feraient usage de cette unique devise à partir de 2020.

Cette monnaie prendrait alors la place du Franc CFA, encore opérationnel dans 8 pays et de d’autres devises nationales utilisées dans les 7 autres pays. Ces monnaies sont malheureusement, non convertibles entre elles, et c’est ainsi que la création d’une monnaie unique a été invoquée. Cette nouvelle monnaie serait un symbole d’une politique forte, mais ce serait également un grand défi pour ces pays africains.

L’historique de cette nouvelle devise

Depuis la création de Cédéao en 1975, on compte actuellement 15 membres avec, au total, près de 300 millions d’âmes, et Nigeria est la grosse pointure de cette communauté avec ses 180 millions d’habitants. Et cela fait 30 années que ce projet a été évoqué pour la première fois. Encore en gestation, le projet a connu des moments forts ainsi que des temps « amorphes ».

Revenu sur ses forces, le projet de monnaie unique vient récemment de reprendre ses élans pendant la réunion des chefs d’État et de gouvernement des quinze pays membres de la Cédéao. C’est pendant cette réunion que l’appellation « ECO » a été adoptée et que l’année 2020 serait la consécration du projet.

Un projet optimiste mais avec beaucoup de points d’interrogation

Il faut dire que la monnaie unique de l’Afrique de l’Ouest provoque des réactions et des divergences. Ainsi, le ministre ivoirien de l’Économie et de finances a affirmé qu’il y a une volonté politique chez les pays membres, et de continuer : « la monnaie unique n’est plus une utopie technocratique ». Toutefois, il reconnaît que : « le chemin restant à parcourir était parsemé de nombreux défis. Il reste à lever des obstacles pour la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes ».

Beaucoup de pays africains utilisant le franc CFA avançaient que le CFA est une monnaie « néoclonialiste ». Un expert financier reconnaît également qu’instaurer une monnaie unique est un projet de longue haleine, à long terme, mais il reste optimiste en avançant que ce serait une monnaie d’échange commune pour les entreprises et les institutions, tout à fait concevable. Il affirme également que « On ne fait pas une monnaie unique sur la base du simple voisinage. Il faut un minimum de convergence des économies, voire de complémentarité, qui n’existe pas aujourd’hui ».

Rappelons que le dernier sommet de l’UEMOA a vu la participation de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, du président de Togo Faure Gnassigbé, du président de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, du président du Niger Mahamadou Issoufou, du président du Mali Ibrahim Boubacar et de celui du Bénin Keitaet Patrice Talon.

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